Moins de confrontation, plus de coopération

Ein Frachtschiff der China Shipping Line wird im belgischen Zeebrugge entladen.
Améliorer l’accueil politique du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières auprès des principaux partenaires commerciaux de l'UE

En dépit de sa connotation technique, le système d’ajustement des émissions de carbone aux frontières de l'UE est actuellement un sujet brûlant dans le monde entier dans le champ de la transition écologique. De nombreux groupes d'intérêt et hommes politiques des pays partenaires commerciaux accusent l'UE d'introduire un système protectionniste pour moderniser sa propre industrie aux frais de pays moins prospères et au risque de déclencher des guerres commerciales.

L'ajustement frontalier des émissions de carbone vise à atténuer la tentation de délocalisation vers des pays où les coûts de production sont moins élevés en raison de politiques climatiques moins ambitieuses. Cet effet pervers de l’instauration d’une tarification carbone entraînerait une augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'ajustement aux frontières est donc un enjeu crucial pour parvenir à une industrie européenne sans émissions dans les années 2040, en l’absence d’alternatives crédibles pour lutter contre ces fuites de carbone. En outre, la compensation des émissions de carbone pourrait devenir un catalyseur pour les mesures de protection du climat au niveau mondial.

Cette étude analyse les perceptions de l’introduction d’une compensation carbone en Chine, en Russie et en Ukraine - pays qui pourraient être fortement affectés et/ou envisager des représailles contre l'UE. Il démontre les effets positifs que la perspective d’un ajustement carbone aux frontières de l’UE a déjà suscité.

Cette étude offre des recommandations pour que l’UE saisisse l’opportunité de faire progresser le système international de gouvernance climatique et éviter un repli protectionniste.  En premier lieu, l'UE et les États membres comme l'Allemagne devraient s'efforcer davantage d'aborder la compensation des émissions de carbone dans un esprit de coopération plutôt que de confrontation. L'étude conclut que pour permettre un accueil favorable de la mise en place de cet instrument, l'UE devrait consulter et informer les pays concernés de manière beaucoup plus exhaustive sur les motivations de son instauration. D’autre part, il est crucial de ne pas laisser les recettes de l'ajustement frontalier alimenter le budget de l'UE, mais plutôt de les utiliser pour soutenir la transition écologique, entre autres, des pays partenaires commerciaux à revenu faible ou intermédiaire. L'UE et l'Allemagne devraient dès à présent proposer des partenariats climatiques aux pays concernés afin de relever ensemble le défi de la décarbonisation. Enfin, l'UE devrait communiquer clairement que l'allocation gratuite de quotas du SCEQE sera supprimée dès que possible.

Autor:innen
Anne Gläser, Oldag Caspar, Lina Li, Christopher Kardish, Iryna Holovko, Igor Makarov
Publikationsdatum
Seitenanzahl
32
Publikationstyp
Policy Brief
Bestellnummer
21-3-2f
Schutzgebühr
5.00 EUR